Le chevalier et Brigitte Bardot contre #najatvb et l' »homme enceint » : Dimensions genrée et sexuelle des affects et réassurance la « différence des sexes » dans le débat relatif à la « théorie du genre » sur Twitter
Cette communication expose la manière par laquelle les opposants aux études de genre en France ont entrepris de réaffirmer la « différence des sexes » — comprise comme la complémentarité naturelle entre les femmes et les hommes – durant la controverse relative à la « théorie du genre » sur Twitter (2014-2018). L’analyse sémiotique d’un corpus de 107 209 tweets met au jour l’existence de signes par lesquels ce qui se conforme à cette « différence » est constitué en objet désirable et ce qui ne s’y conforme pas se trouve érigé en objet de répulsion et de haine. La notion de grab est particulièrement intéressante sur notre terrain. D’abord, parce qu’elle permet d’envisager le partage d’images de corps non binaires sous ses dimensions technique, sociale et sémiotique. Ensuite, parce qu’elle permet d’envisager ce partage « créatif » – au regard de la culture numérique – comme un appui à un engagement affectivo-émotionnel dans le débat. Enfin, parce qu’elle permet ainsi de saisir la dimension genrée et sexuelle du dégoût.
La communication présentera tout d’abord la façon dont les opposants aux études de genre produisent les personnes trans comme des objets d’abjection tout en invoquant, concomitamment de figures d’identification et de figures désirables. Elle conclura sur la manière par laquelle la domination sexuelle est fantasmée comme un moyen de renverser/rétablir des rapports de domination.