« S’aimer, s’éclater, s’oublier. Quand Santé Publique France prend des risques dans une campagne contre le sida »

 « Avec un amant, avec un ami, avec un inconnu », voilà ce que l’on pouvait voir s’afficher dans 130 villes de France en novembre 2016. Ces slogans font partie d’une campagne de prévention du sida et des IST, Sexosafe – portée par Santé Publique France (SPF) – qui, parce qu’elle s’adresse aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et qu’elle s’affiche dans l’espace public, marque une rupture par rapport aux campagnes précédentes. Ces affiches, visibles dans des abribus, des centres commerciaux et dans la presse, ont suscité de vives réactions que nous analysons en nous appuyant sur des documents produits par SPF et sur des entretiens avec des acteurs/actrices de la campagne. En retraçant le déroulé de Sexosafe, nous montrons que ces controverses mobilisent des répertoires classiques de l’opposition droite/gauche en articulant lutte contre l’homophobie et contre le racisme tout en traduisant des définitions concurrentes de l’espace public. Plus que la promotion de l’homosexualité, c’est probablement la proposition de dissocier sexualité et conjugalité ou d’associer sexualité et amitié qui a provoqué tant de réactions. En redessinant les liens entre sexualité, conjugalité et amitié, ce sont des nouvelles formes de solidarités qui sont proposées et mises en discours pour tout·es.  

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