« La modération du racisme sur les applications de drague gay : le cas de Grindr »

En 2018, l’entreprise Grindr a lancé une campagne destinée à favoriser un environnement plus inclusif et plus respectueux au sein de sa fameuse application de drague gay. Cette campagne de communication, intitulée Kindr, a consisté en une série de vidéos mettant en scène des personnes non-blanches, séropositives, en situation de handicap et transgenres, parlant de leur des expériences des discriminations. Grindr a également réécrit son règlement en plaçant désormais l’accent sur l’interdiction du racisme et de la transphobie. Dans cette conférence d’ouverture, je m’intéresse à ce que signifie modérer les identités et le discours dans un contexte sexuel et numérique. En m’inspirant des travaux de Kate Crawford (2016), Tarleton Gillespie (2018) et Ysabel Gerrard (2018), j’interroge le décalage entre la campagne de communication Kindr et le fonctionnement effectif de la plateforme Grindr, en termes de filtrage, d’exclusion et de discrimination. Je critique également l’injonction au travail gratuit de modération que la campagne Kindr adresse aux utilisateurs de l’application Grindr. J’analyse cette injonction comme un fardeau placé sur les épaules des utilisateurs les plus marginalisés de Grindr, à qui il est demandé de prendre soin de la plateforme et de la garder « propre ».

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